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Sur le banc des accusés

Peu de temps après le tremblement de terre de 12 Janvier 2010 qui a couté la vie à plus de trois cent mille personnes, et près de 14 milliards de dollars de dégâts, selon une étude rendue publique par la Banque interaméricaine de développement, Abhas Jah, alors assistant technique et conseiller à la Banque Mondiale, a publié un article intitulé : Tremblement de terre en Haïti : Les grandes catastrophes engendrent de grandes opportunités. « L’ampleur et la magnitude du tremblement de terre en Haïti a choqué le monde, écrivit-il. Mais si l’on regarde en arrière dans l’histoire, les grandes catastrophes naturelles sont souvent le catalyseur d’énormes changements positifs ».

« Le grand incendie de Londres en 1666 a conduit à un effort de reconstruction massif, à de meilleures réglementations en matière de construction et à une ville plus sûre, plus propre et plus respectable. En décembre 2015 le Wall Street Journal a paru un article intéressant sur la façon dont l’impact du tremblement de terre de 1755 à Lisbonne a conduit à la création d’une nouvelle métropole avec des bâtiments antisismiques, de larges artères et un extraordinaire système d’égouts. Le financement massif de la reconstruction nécessaire après le grand incendie de Copenhague de 1795 a conduit à la création, en 1797 de la première plus grande association de crédit qui existe encore aujourd’hui ».

« Le tsunami de 2004 qui a frappé l’Indonésie a fait environ 167 000 morts et détruit des écoles, des maisons, des églises, des routes, etc. Le Fonds multi-donateurs (MDF), géré par la Banque Mondiale a recueilli en total 7 milliards de dollars offerts par 12 pays et 3 institutions internationales, dont la Banque mondiale, la Commission européenne, la Banque asiatique de développement, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède, le Danemark, la Norvège, l’Allemagne, le Canada, la Belgique, la Finlande, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et l’Irlande ».

Aujourd’hui, l’Indonésie, particulièrement la province d’Aceh la plus touchée par cette catastrophe est dotée, dit-on, de charmes naturels d’une danse fascinante et d’une cuisine savoureuse pour les touristes. Que s’est-il passé en Haïti après le tremblement de terre du 12 Janvier 2010 ?  

Une politique deux poids, deux mesures

Cet article de l’économiste Indien a suscité beaucoup d’espoir dans le cœur des lecteurs Haïtiens et étrangers. Un peu partout, on croyait que cet holocauste avait enfin sonné le glas de la misère, et de la destruction en Haïti. Mais malheureusement, ces âmes de bonne volonté ignorent qu’Haïti est sur le banc des accusés avec pour chefs d’accusation : insolence, corruption, et pauvreté. Dans ce cas, sa condamnation n’est autre que l’isolement, le mépris et la dégradation.

Dans la folie de ce désastre, on a vu une multitude d’institutions humanistes, de supporteurs, et de pays donateurs. Des milliards sont recueillis; personne ne sait le montant exact. Mais en réalité le pays n’a pratiquement rien bénéficié. L’aphorisme de Abhas Jah : Les grandes catastrophes engendrent de grandes opportunités, peut être utile pour tout autre pays, mais dans le cas d’Haïti, victime d’une politique deux poids, deux mesures depuis plus de deux cents ans, il est vide de sens.

Il est temps que les Haïtiens réalisent que l’isolement d’Haïti, avec son cortège de malheur, de vicissitudes et de calamités, n’est pas une décision mineure, mais un plan bien élaboré qui s’étendra encore sur des générations tout entières. Car, tant que ce programme est en exécution, et que les citoyens ne sont pas libres de choisir leurs propres leaders, il y aura toujours des manipulés et des défroqués, en d’autres termes, des gens anormaux, victimes du syndrome de Conzé, prêts à se succéder pour perdurer et exécuter ce programme. Au moment où nous parlons, ils sont en ligne attendant leur tour pour continuer ce sinistre besogne. Il revient aux citoyens de les identifier et de les mettre hors d’état de fonctionner.

Plus de deux mille ans après le message christique sur la force de l’unité et du travail en commun. Jusqu’ici aucun discours sur la sagesse ne peut l’égaler. Il demeure le seul remède prescrit pour combattre la méchanceté, et triompher sur toutes les formes d’oppression.

Dr. Jerry Moncoeur