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Les sanctions contre les citoyens Haitiens sont-elles vaines ?

Que se passe-t-il dans le camp des Tèt kale et de leurs collaborateurs ? Pourquoi maintenant ces vagues d’avilissements, de sanctions, et d’expulsions ? Après la destruction quasi-totale de toutes les structures favorisant le développement du pays par ceux qui occupent le pouvoir depuis 2011. Après l’éruption de gigantesques manifestations contre le plus vicieux gaspillage de fonds publics jamais produit dans l’histoire du pays. Après que des milliers de citoyens sont brutalisés, d’autres lâchement assassinés pour avoir affiché publiquement leur mécontentement contre ce régime, rongé par la corruption; les Etats-Unis ont enfin décidé de supporter le peuple Haïtien dans ses revendications.

Est-il ok de dire que le pouvoir des lobbyistes est si immense, qu’un système aussi actif contre la corruption a eu pendant des années les yeux bandés et les oreilles sourds aux cris des Haïtiens? Ou tout simplement, ces collabos, ce sont-ils laissés trop souillés par la corruption en Haïti, et pour cause, le système n’a plus besoin d’eux ? Quelle que soit l’interprétation; un fait est certain, les temps ont changé. Dans une nouvelle stratégie pour tenter de libérer Haïti de l’emprise de la violence des gangs, entretenus par des politiciens et des hommes d’affaire, les États-Unis et le Canada se tournent vers une arme économique qui a rarement été utilisée sur cette île isolée des Caraïbes : les sanctions.

Depuis l’annonce éclatante, au début du mois de novembre 2022, de sanctions contre deux politiciens haïtiens par les Etats-Unis et le Canada. Un mois plus tard le 5 décembre, le Canada revient sur la scène pour plonger dans la honte et le déshonneur trois des plus prééminents hommes d’affaire haïtiens : Gilbert Bigio, le premier millionnaire haïtien, Reynold Deeb et Sherif Abdallah. Il est évident que ces sanctions annoncent le démarrage d’un nouveau projet des Etats-Unis en Haïti. Plusieurs dizaines de citoyens sont déjà épinglés. Les chefs d’accusations sont presque tous pareils : trafic de drogue, blanchiment des avoirs, collaboration avec des réseaux de gangs armés et de criminel, enrichissement illicite, etc.  

Après que les autorités américaines ont demandé au gouvernement Haïtien de rappeler l’ambassadeur Edmond Bocchit de son poste à Washington pour un autre scandale de corruption liée à la délivrance illégale de passeport pour pots-de-vin exorbitants; aujourd’hui c’est au tour de Laurent Lamothe, l’ancien Premier Ministre haïtien, d’être expulsé des Etats-Unis pour cette même histoire de corruption. Selon un reportage de CNN parut ce samedi 3 Juin, le Secrétaire d’Etat Américain, Anthony Blinken a déclaré :

“Lamothe a détourné au moins 60 millions de dollars du fonds d’investissement dans les infrastructures et de protection sociale Petro Caribe du gouvernement haïtien à des fins privées. Par cet acte de corruption et son implication directe dans la gestion du fonds, il a exploité son rôle d’agent public et contribué à l’instabilité actuelle en Haïti”.

Bien que les haïtiens presqu’en général approuvent ces décisions; ceci n’empêche á beaucoup de se demander, mis à part quelques déconforts occasionnels que ces mesures peuvent causer aux personnes ciblées, qu’en est-il d’Haïti ? Aujourd’hui le pays est complètement affaibli á cause de toutes ces années d’ingouvernabilité, de corruption et de destruction. Il suffit d’une pluie de trois heures de temps comme celle du weekend de 3 juin écoulé, pour détruire de nombreuses vies et de biens. Profitant de la mentalité attentiste du gouvernement, les gangs armés, déconstruits sous la pression des citoyens, se relocalisent sans aucun problème. Dans ce cas on se demande, quelle leçon les dirigeants haïtiens ont-ils vraiment appris de ces sanctions ?

Après la prison, l’expulsion loin de sa famille, est la plus terrible conséquence pour porter un homme à se repentir de ses méfaits. La décision du département d’Etat contre Laurent Lamothe a probablement en théorie un fondement pédagogique. Mais en Haïti on a vu pire, nos politiciens n’ont jamais tiré aucune leçon quelles que soient les conséquences. Nous avons une tradition à reproduire le mal de façon plus automatique qu’á nous rappeler la date de notre naissance. Dans cette circonstance, comme dans beaucoup d’autres qui lui sont pareilles, les sanctions sont vaines.

Dans le miroir de son monde chimérique, Ariel Henry s’est déjà vu un grand leader. Son destin est déjà tracé. Il est déjà prêt à entraîner dans l’abîme le pays avec lui. Cela étant admis, les méthodes des dirigeants étrangers ne sont pas efficaces dans le cas d’Haïti. Le peuple haïtien doit réaliser qu’il est le seul artisan de son destin. Lui seul peut arrêter ce sinistre descente aux enfers. Il doit se jeter dans la mêlée pour mettre fin á ses souffrances. La seule solution est de contraindre Ariel Henry à remettre le pouvoir. Les sanctions l’ont prouvé; le régime PHTK ne peut rien d’autre qu’augmenter les malheurs du pays.

L’heure n’est plus à l’attente d’une solution qui ne viendra jamais, mais à l’action !

Alliance Magazine